En fait l’histoire avait commencé pendant la guerre de 1870, mais est devenue très populaire pendant la WW1. En effet le confinement et l’attente dans les tranchées laissaient beaucoup de temps vacant. Et les allumettes dans la gadoue, ce n’était vraiment pas pratique. Ils ont donc été fabriqués d’abord sur la ligne de front, puis cette activité a été interdite en 1ère ligne, en raison du danger, mais encouragée pour les blessés et les permissionnaires à l’arrière du front.
Ils sont fabriqués avec du matériel de récupération provenant de munitions (douilles, balles), pièces de véhicules militaires (boulons, valves de pneu), montres gousset, pièces de monnaie, y compris piqués à l’ennemi. Les alliés échangeaient leurs pièces, et nous trouvons aussi des briquets d’origine anglaise, américaine et canadienne. Beaucoup de ces soldats étaient artisans dans le civil, ils ont donc adapté leur activité à cette période de guerre si particulière d’attente interminable, entre deux assauts.
Cet artisanat est devenu une véritable petite industrie qui rapportait par leur vente, un petit pécule aux soldats. C’est devenu une mode aussi parmi les civils.
Aujourd’hui, grâce à des collectionneurs passionnés, il en reste encore un peu en circulation. En voici quelques exemples :
Nous commencerons avec un briquet » conquistador, cortés » réalisé à partir d’un écrou, et un autre briquet réalisé àpartir d’une douille gravée » souvenir d’orient- Macédoine 1916-1918 », deux très belles réalisations.
Mais nous ne pouvons pas oublier le pyrogène ( ici probablement en bakélite ), qui était tout simplement un porte-allumettes, objet très répandu avant la généralisation des briquets…
Normalement, tout fabriquant devait s’acquitter d’une taxe. Celle-ci s’achetait chez les buralistes et devait être soudée à l’étain sur le briquet. il est bien évident que les soldats avaient autre chose à faire et qu’elle n’est pas présente sur un bon nombre de briquets de poilus…
Voici d’autres briquets, tous aussi jolis les uns que les autres :
Ce diaporama vous a présenté des briquets réalisés avec du matériel de récupération ( comme décrit ci dessus ) mais également une tabatière :
Cette très jolie tabatière de 6cm de haut x 3 cm de large, réalisée en os de boeuf, était destinée au tabac à priser. Une très belle réalisation…
Et voici deux autres modèles de tabatière, toujours réservées au tabac à priser. La première ( à gauche), est probablement en zinc, quant aux deux autres (à droite ), un peu plus classique étaient souvent appelées » queue de rat », en référence à l’appendice sur le couvercle..